ADN #387 : Pasta Grows on Trees

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent.
Dans la famille Entre-soi je demande Simon – non pas Simon de Vestes – mais bien Simon Dougé, qui se révèle derrière le pseudonyme onirique de Pasta Grows on Trees. Un projet dense et plein de ce charme intemporel mêlant influences pop, psychés et rock. Après avoir sorti son second album, Tout ce temps passé là, en octobre dernier, il nous donne à voir aujourd’hui une part de son ADN musical.

Pasta Grows on Trees © Derin Demircioglu

Chris Cohen – Monad 

J’aime beaucoup la pop, et je suis très admiratif de Chris Cohen. Le type arrive à écrire des morceaux pop complexes sans perdre son auditeur. Chaque morceau est un bouillon d’idée, et c’est incroyablement poétique. C’est, en plus, un excellent producteur (Sam Evian et Marietta, notamment).

Je l’ai rencontré deux fois après deux – excellents – concerts. Je n’ai pas osé lui parler la première fois. La deuxième, j’étais super excité et un peu alcoolisé ; j’ai essayé de lui dire à quel point j’aimais sa musique mais je crois que je lui ai fais peur.

Corridor – L’histoire populaire de Jonathan Cadeau 

J’aime beaucoup l’utilisation du français par les artistes canadiens. L’approche est beaucoup plus musicale que la notre ; on remarque à peine l’utilisation du français. La voix est utilisée comme un instrument, et c’est, en plus, très bien écrit. C’est une approche qui m’a beaucoup marqué vis à vis Tout ce temps passé là, qui me semble être un hybride entre la musique anglo-saxonne et la chanson française. Je recommande également le tube Comme personne de Jonathan Personne, projet solo d’un des membres de Corridor.

MacThenardier – Plus attirant, plus pertinent

À l’instar de la mode des synthétiseurs analogique, tu as MacThenardier qui écrit des tubes dans sa chambre grâce à des VST très probablement craqués. C’est un très bon exemple de production maison, à laquelle je suis très attaché. Il écrit régulièrement sur son statut de doctorant-prof de maths. Récit assez rare en musique, qui me confirme que les mathématiciens ont une âme. On rigole bien, mais force aux doctorants, c’est pas facile tous les jours. Et il me semble que MacThenardier en est un très bon porte parole.

Surprise Barbue – Le triomphe de Neptune

Depuis que j’habite à Paris, on me demande souvent à quoi ressemble la scène locale dijonnaise. Dijon, c’est notamment un vivier de la musique « expérimentale », qui devrait s’exporter autant que notre sauce fétiche. On y retrouve Surprise Barbue : deux nerds qui m’ont fait découvrir les synthétiseurs. C’est un instrument qui m’a ouvert beaucoup de portes. Je suis guitariste, et j’ai perdu au fil du temps cette approche naïve à l’instrument qui est, pour moi, très importante dans la composition. Approche que je retrouve quand je suis devant un clavier d’orgue. C’est une découverte qui a joué un rôle incontournable dans mon répertoire. Je recommande autant les albums de Surprise Barbue que leurs lives.

Louis Chedid – Voulez-vous danser 


J’ai mis beaucoup de temps à aimer la chanson française. J’ai longtemps trouvé ça ridicule. L’album Ainsi soit-il de Louis Chedid est une des découvertes qui m’a beaucoup décomplexé vis à vis de ce format. C’est un album d’une simplicité attachante. On dirait que tout a été produit sur un orgue bas de gamme avec boite à rythme intégrée. Il y a en plus un brin d’humour et de naïveté auxquelles je suis très sensible.

(Re)découvrir Pasta Grows On Trees :

Pasta Grows on Trees sera en concert au Chez Nous à Dijon le 25 février, et au Penny Lane à Rennes avec La Mante le 10 mars prochain.