ADN #155 : Mottron

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. Aujourd’hui, on part à la rencontre de Mottron qui nous dévoile les artistes ayant influencé la conception de son premier album, Giants.

Ensemble – Before Night

“Excerpts” composé et arrangé par le franco-canadien Olivier Alary est probablement l’oeuvre m’ayant le plus influencé pour la création de cet album. Je ne compte plus le nombre de fois que je m’y suis plongé. J’ai presque développé une sorte d’obsession pour cette émotion très particulière qui défie l’impermanence comme une chute interminable, un crépuscule qui ne s’accomplirait vraiment jamais.

Tujiko Noriko – Spot

Noriko, avec qui j’ai collaboré pour cet album sur le titre “Sugarhearts”, est une artiste qui me fascine. Elle chante une poésie déconstruite, presque accidentelle dans laquelle les intentions s’empilent et se bousculent. C’est une experte de l’approximation qui a le talent de créer une beauté intemporelle à partir d’états intermédiaires.

David Sylvian – Small Metal Gods

Le travail de David Sylvian (particulièrement dans ces dernières oeuvres) à été une sorte de rupture dogmatique dans mon rapport à la chanson. Je me souviens avoir été libéré par son disque “Manafon”. Je suis passionné par l’école impressionniste contemporaine (dans laquelle je rangerais négligemment Messiaen comme Takemitsu) mais n’avais avant cela jamais entendu quelqu’un en adapter la méthode à de la chanson.

Lionel Marchetti – 3ème cahier : l’appel fantastique

Lionel, avec qui j’ai également eu la chance de travailler sur le titre “Fire”, a été une influence majeure dans mon rapport à l’espace sonore. J’ai appris grâce à lui (sans vouloir lui attribuer comme intention) que la part “parasitaire” d’une ligne musicale ou d’une scène (le souffle, les bruits et autres interventions contrôlées ou involontaires) peut faire intégralement partie de l’interprétation et parfois même être indispensable pour décrypter le contexte dans lequel une émotion est proposée. C’est quelque chose qui semble primordial pour les compositeurs de musique concrète mais que je n’ai découvert applicable que tardivement dans le contexte de la pop.

Joni Mitchell – Cactus Tree

Je tente de ne pas trop écouter Mitchell car cela m’est douloureux mais certains morceaux me sont indispensables. Il y a quelque chose qui me bouleverse dans cette atmosphère Nord-Américaine. L’automne d’une périphérie urbaine ou la mélancolie qui survient suite aux grands changements, elle est l’icône de ces choses-là…

Découvrir Giants de Mottron :