ADN #82 : LA VAGUE

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. Ajourd’hui, on se laisse emporter par LA VAGUE. Le duo nous dévoile leur ADN musical entre sonorités, molécules et H2O.

Crédit : Lisa Bontemps

M.I.A. – Bad Girls

Cette artiste est probablement notre meilleur point de rencontre à tous les deux. Avant tout parce qu’elle résume d’une certaine façon le mieux ce qu’on a envie de faire avec LA VAGUE : une musique singulière, mélangeant Orient et Occident, futur et tradition. Ses albums Matangi et AIM sont des purs joyaux de prod. Réussir à donner un tournant « pop » à de la bass-music-world-expé-UK est un tour de maître. M.I.A. se permet en plus d’adopter une posture politique forte doublée d’une féminité sexy ET badass – chères à Thérèse – en s’inscrivant dans l’air du temps sans y être enchaînée. Un peu comme Rihanna dans un autre style et Lauryn Hill à l’époque de Miseducation. Son dernier projet Patreon est une belle source d’inspiration pour les artistes de demain qui cherchent à être plus indépendant vis-à-vis de l’industrie. Bref, cette meuf a tout compris.

Portishead – Glory Box (Thérèse)

Parmi les références qui ne m’ont jamais quittées, il y a celles du sud de l’Angleterre apparues dans les années 90. Pas facile de choisir entre Radiohead, Massive Attack et Portishead. J’ai choisi cette chanson parce qu’elle est portée par la fabuleuse Beth Gibbons. Une voix des plus pures, fortes et fragiles qu’il soit. En plus le texte n’a pas perdu une once d’actualité. Glory Box est une chanson résolument féministe. Le live de Rosaland (New York) où figure cette chanson est un des albums que j’ai le plus poncé de ma life, en particulier la track Roads. Musicalement, je trouve rigolo finalement que cette « vibe » revienne aujourd’hui… Pour moi, Sevdaliza (que j’adore) en un sens, c’est un bébé de Portishead, avec des sons bien plus actuels of course !

Nicolas Jaar – Mi Mujer (Thérèse)

J’ai découvert cet immense artiste avec cette track. Mi Mujer, je sais pas expliquer pourquoi, mais elle m’emmène à tous les coups, quelle que soit l’humeur. Avant ça, je ne savais pas qu’on pouvait faire de la musique électronique aussi chaude et humaine. Ses sons sont indémodables, ses mixs sont de la dentelle. Que ce soit en solo ou avec le projet Darkside, c’est cet équilibre parfait entre la précision de l’électronique et la chaleur piochée dans du matériau organique qui me foutent la chiale. C’est comme s’il savait draguer tes cerveaux gauche et droit en même temps, avec élégance et humilité.

Pink Floyd – Shine On You Crazy Diamond (John)

J’ai choisi Pink Floyd pour rendre hommage à un des premiers groupes qui a su mélanger les synthés avec les guitares. C’est le genre de groupe que tu n’écoutes plus tellement, c’est classique et une fois tous les 10 ans tu retombes dedans par hasard et tu réalises à quel point cette musique est incroyable ! C’est une autre époque, des intros de 3 minutes, de longs passages instrumentaux, ça prend le temps de te mettre 3 claques en aller-retour et tu en ressors grandi.

M.O.P feat Busta Rhymes – Ante Up (John)

L’énergie du hip hop à l’état pur. A ce moment là, j’étais dans Korn, System Of a Down et Deftones et un ami à fond dans le rap m’a fait écouter ce titre. J’assumais pas d’avoir aimé, à cette époque le rap, le rock, c’était des identités différentes qui s’affrontaient en quelque sorte… Mais c’était trop tard… Plus tard, Booba me fait aimer le rap français avec Ouest Side. Pour moi, peu importe le style ou l’empreinte culturelle d’une musique, c’est l’énergie qui compte et ce cheminement est important dans ma manière de composer, j’aime mélanger les styles.

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