ADN #625 : Max Caz

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent. Alors que le Mégaphone Tour démarrera sa tournée Nord-Est à partir du 31 mao, on part à la découverte des artistes de la sélection qui participent à cet acte 4. Cet après-midi, c’est Max Caz qui nous dévoile ses influences.

max caz portrait

©Alexia Ledoux

Radiohead – Paranoid Android

Un de mes 1er choc musical quand j’étais jeune.
J’adorais le début de la chanson puis il y a un passage où des grattes stridentes et très saturées font leur arrivée. J’étais moins fan de ce passage alors je passais toujours à la suivante en pensant que c’était la fin du morceau. Un jour, je n’étais pas à côté des enceintes pour changer de titre. Et là à 3 min 37 le 3ème thème arrive, je ne l’avais jamais entendu, je me souviens avoir pleuré :
Raiiiin down, raiiiin down
Come on raiiiin down on me
From a great height
From a great height

Ultra ambitieux pour un groupe pop rock qu’on pensait déjà condamné à la fin après leur tube Creep. Radiohead m’a alors obsédé jusqu’à aujourd’hui encore. Je pourrais en parler des heures alors je m’arrête là.

Alain Souchon – La ballade de Jim

Lui c’est un artiste que j’ai redécouvert il y a quelques années. Je l’écoutais assez jeune aussi surtout dans la voiture familiale, à l’époque je n’avais pas pris conscience qu’il allait autant me marquer et avoir un impact assez important sur mes compositions en français. C’est léger et assez simple en apparence. Mais c’est aussi généreux, solaire, poétique, ça rend heureux avec ce zeste de mélancolie qui peut briser le cœur. Ce genre de chanson sur lesquelles tu veux tomber sur l’autoroute quand Chante France est branché. D’ailleurs le test de la voiture pour une nouvelle track est toujours très intéressant.

Kae tempest – Grace

Il n’y a pas grand-chose dans la production de cette chanson : un guitare voix avec une nappe de synthé dans les sub et pourtant tout y est et c’est bouleversant. N’importe quel effet en plus aurait rendu le tout beaucoup moins percutant, moins vrai.
« Make love, Let me be love, Let me be loving, Let me give love, receive love and be nothing but love » l’interprétation de ce passage est au sommet. Cette chanson est une leçon de minimalisme.
C’est très difficile dans les productions, surtout aujourd’hui où tout est accessible, de savoir ce qui est essentiel, de savoir quel élément sert ou dessert la musique et l’émotion. Mais il faut composer, composer, composer, essayer, essayer et encore essayer pour s’en rendre compte.

Fishbach – Mortel

1ère écoute et coup de cœur immédiat. Ici ce que j’aime c’est que c’est assez compliqué de tout piger. Ceci prouve aussi que la musique existe par elle-même et nous n’avons pas forcément besoin que le texte nous dise quoi ressentir, j’aime le mystère des mots, j’aime l’ineffable. Je pense que paradoxalement si j’avais entendu cette chanson avec un texte plus explicite l’émotion n’aurait pas été aussi forte.  Les mots ne doivent pas salir l’émotion de la musique.

Flavien Berger – Soleilles

Dernier coup de cœur de Flavien Berger. J’aime particulièrement ce passage quand le « ouuuuuuuuuu » arrive à 48 ‘’. Ce « ou » il est très bas, très faible, hésitant et tremblotant, il est même quasiment faux. Pourtant toute la poésie réside dans cette fausseté. Je l’ai vu comme une résistance à la perfection et un hommage à l’humain. C’est l’anti auto tune.

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