ADN #615 : HARMO DRAÜS

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. Pour la sortie de son EP Misfits, HARMO DRAÜS passe sur La Face B et nous dévoile les morceaux qui compte pour elle.

Siouxsie and the Banshees – Happy House

J’adore écouter à fond cette chanson chez moi et sauter partout comme Siouxsie si j’ai un coup de mou en mode méthode Coué – ou bien au contraire s’il fait beau, que je suis d’humeur ; elle me toujours de bonne humeur. Ça marche à tous les coups. Ça marque aussi une époque que j’aurais aimé connaître et vivre, fin 70’s / début 80s à Londres, à la naissance du punk, les gigs à Camden…

Je crois qu’on a un peu perdu ce côté détaché dans la musique, où on en avait très peu à carrer du succès, des chiffres, du business (encore moins des vues/des écoutes en streaming bien évidemment, et c’était pas plus mal). L’idée c’était juste monter un groupe, jouer avec ses potes, que les gens qui partagent les mêmes valeurs soient rassemblés et kiffent en live !

Justine Forever a fait une super cover electro-darkwave de ce morceau d’ailleurs que je vous invite à aller écouter et qui aurait pu totalement être ici (je triche un peu !).

Warpaint – Biggy

J’ai particulièrement saigné le premier EP et les 3 premiers albums de Warpaint, un groupe de 4 meufs qui me transporte vraiment. Je crois que c’est aussi quand j’ai découvert Warpaint que je me suis dit : « ok c’est possible d’être une meuf sur scène pas juste reléguée à la place de la petite chanteuse midinette ».

Elles représentent toute la fragilité que j’aime dans la musique, rien est parfait, ça bouge, c’est parfois pas très juste, et c’est justement dans cette imperfection et cette imprécision que se trouve une sorte de perfection et de génie de sensibilité.

La musique, pour moi, ça doit vivre. Je lisais récemment l’autobiographie de Viv Albertine, qui pointe très justement le fait que  c’est très occidental de vouloir à tout prix glorifier la technicité, le tempo parfaitement tenu, le pitch parfaitement juste. Comme elle le dit si bien, c’est comme si on tenait toujours la même cadence en faisant l’amour, ça n’a aucun intérêt.

Léonie Pernet – African Melancholia

Je trouve tout mortel sur ce track : le travail sur les synthés, boîte à rythme / drums, le traitement et textures des voix. Un groove et une « mélancolie » incroyable. J’aime autant le chant et le flow de Léonie en anglais, en français ou en arabe, elle ne me déçoit jamais. Je suis de toutes façons rarement déçue par les artistes InFiné/Cry Baby. 

Supertramp – Crime of the Century

Je ne pouvais pas m’empêcher de glisser celle-ci, comme j’aurais pu  y mettre « School » ou « Rudy » du même album. C’est mon héritage musicale par mon père, avec Pink Floyd que j’aurais tout aussi bien pu caser là. C’est donc forcément dans mon ADN.

C’est ma première rencontre live aussi très jeune à 6 ou 8 ans avec mes parents à Caen (en dehors de mon père que j’avais déjà vu et entendu sur scène). Et une énorme claque pour moi.

C’est aussi mes premiers amours avec le progressif. « Miles Away » est très imprégnée de cette influence.

Et parce que juste à 2 minutes, ce twist dans le morceau avec ce piano seul venu d’une autre galaxie, puis quand la batterie rentre…  Grosse émotion. La fin du monde pourrait bien avoir ce morceau en BO, ce serait juste parfait comme générique de fin.

Portishead – Machine Gun

Difficile de se restreindre à 5 titres et 5 artistes, mais si je devais encore en choisir un, c’est indéniablement celui-là. Le côté industriel, répétitif et incisif de « Machine Gun » et ce chant lancinant de Beth Gibbons sont si percutants. La prod est tellement maîtrisée, entre minimalisme et subtilité. Ce track est sorti en 2008 et pourtant il reste intemporel.

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