ADN #538 : Turquoise M

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. Alors qu’elle vient de dévoiler son dernier titre, À Mon Piano, Turquoise M passe ce soir sur La Face B pour nous dévoiler ses influences musicales.

portrait de Turquoise M
crédit : Charlotte Lindet

Azan Nan Kpe – Angélique Kidjo

Mon père avait acheté l’album « Aye » avant ma naissance. Je pense que j’ai entendu ces chansons quand j’étais bébé, il y a un truc très viscéral quand je les réécoute, je suis tout de suite très émue et envoûtée. Je suis sûre que la musique qu’on fait écouter aux enfants dans leurs premières années de vie s’inscrit dans leur chair et les influence inconsciemment.

La voix d’Angélique Kidjo, les choeurs, la puissance de son interprétation alors que je ne comprends pas une seule parole, tout ça me prend aux tripes. Je l’ai vue en concert quand j’ai eu 18 ans et j’étais trop heureuse de découvrir que cette voix qui avait bercé mon enfance était celle d’une femme aussi forte et inspirante.

Dis, quand reviendras-tu – Barbara

La première fois qu’on a eu un ordinateur à la maison, un ami de mes parents a ouvert Youtube et a mis cette chanson en me disant : « Tu vois, ça, c’est absolument magnifique ! C’est de la très grande chanson ! » Sur le coup j’étais un peu impressionnée, j’avais 8 ans, j’ai trouvé ça très étrange.

Je pense qu’à ce moment précis il avait planté dans mon coeur une petite graine très précieuse puisqu’en grandissant, j’ai écouté le répertoire de Barbara en boucle et l’ai toujours considérée comme un modèle guidant mon apprentissage de l’écriture, des mélodies, de l’interprétation.

Ballade No.1 in G Minor, op. 23 – Frédéric Chopin

J’ai travaillé 6 mois sur ce morceau, ma professeur de piano était du genre à penser qu’il vaut mieux taper trop haut par rapport à son niveau pour apprendre et progresser, peu importe le temps qu’on passe dessus. J’étais impressionnée par la partition qui faisait 16 pages et qui me semblait beaucoup trop difficile.

Mais finalement j’ai adoré travailler cette ballade dans laquelle il y a mille surprises, ruptures, nuances… et je pense que j’essaierai de la rejouer toute ma vie. A première écoute, je n’avais pas du tout été touchée par cette oeuvre ; c’est en la décortiquant un peu plus chaque jour que j’ai appris à la trouver magnifique.

Little girl blue – Janis Joplin

On a eu une période où on écoutait Janis Joplin en boucle avec mon frère. A l’adolescence, il mettait ça à fond sur les platines. Certaines mélodies me fendaient le coeur autant qu’elles me consolaient (comme Little girl blue), d’autres m’enivraient, mais chaque fois, j’étais fascinée par la puissance et l’investissement total de l’artiste dans son interprétation. C’est hyper beau d’arriver à sentir un corps entier derrière un petit micro.

10 ans de nous – Ben Mazué

Je suis tombée sur ce titre quand j’étais en prépa, j’avais 19 ans et je m’orientais vers des études mais je rêvais intérieurement d’être auteure-compositrice-interprète. Ce titre a blow my mind, j’ai fondu en larmes illico. Un piano, une voix, un très beau texte et l’émotion monte en 30 secondes.
En découvrant cet album je crois que j’ai commencé à m’autoriser de rêver et peut-être même à y croire. C’est hyper précieux quand une musique vous fait cet effet-là. Cinq ans plus tard, here we are, le projet est lancé. Merci Ben Mazué 🙂

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