ADN #530 : Michelle & les garçons

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. Prêts à conquérir les Bars en Trans à Rennes, Michelle & Les Garçons font un détour sur la Face B et nous partagent leurs inspirations musicales.

Au Revoir – Jeanne Added

Hugo : Ça fait longtemps que j’écoute d’une oreille très attentive Jeanne Added. Son univers sombre et mélodique me touche beaucoup.

Après plusieurs années de silence, elle revient avec un titre en français, ce qui a tout de suite attiré mon attention. Une synthpop minimaliste et atmosphérique, dans laquelle elle revendique une influence cold wave évidente, un son synthétique, ténébreux, aux intonations tintées d’émotion. Ce titre me touche tout de suite en plein coeur. Le texte aussi électrise et caresse en même temps. Un au revoir temporaire à un amour qui pourra revenir sous une autre forme. C’est une autre proposition de la « fin ». Douloureuse, certes, mais belle et jamais définitive.

Dispo ? – Disiz

Hugo : Je n’écoutais pas beaucoup Disiz avant. J’avais aimé son album « Pacifique » car il était plus pop. Il arrive à faire un pont magistral entre le rap et la pop. De retour après presque quatre ans d’absence, je lui retrouve un savant mélange de bonheur et de mélancolie. Un univers teinté de vintage et d’ambiances estivales. Parler de l’amour, c’est une chose bien difficile, qu’on essaie de faire dans la plupart de nos morceaux avec Michelle & les Garçons. Pour moi, Disiz donne une masterclass de sincérité sans tomber dans le pathos. Le morceau « DISPO ? » me touche particulièrement dans son univers. Une ligne de basse bien en avant avec un son très singulier, à la manière de notre premier single, « BIZARRE ».

Bird song – lene Lovich

Louise : Il y a une ambiance que j’adore dans ce morceau…mystique et assumée en même temps ! Lene Lovich utilise sa voix comme une plasticienne, je vois ses vocalises aiguës comme des textures sonores, comme ce drôle d’oiseau fou dont elle parle. 

Elle nous prend de toute son énergie puissante, comme une panthère, sa voix vient du ventre et de la poitrine. J’aime ce texte qui intrigue, dont on cherche l’histoire et la signification, ça laisse l’imagination voguer, comme j’aime. Elle y parle de regrets, d’espoir et de questionnements, et injecte des métaphores en plus, c’est tout ce que j’aime dans un texte ! Au delà du titre, c’est le jeu et l’excentricité de Lene qui me fascine, à la limite du « too much » sans jamais que ça soit faux, elle performe sa folie.

Судно – Molchat Doma

Louise : Ce morceau m’a touchée en plein corps la première fois que je l’ai entendu. Je ne me suis jamais lassée depuis. Il m’a véritablement fait découvrir un beau rendez vous : la cold wave flirtant avec la synthpop et la new wave.
Les lignes de basses sont puissantes, l’énergie de la guitare est intense et les synthés hyper mélodiques restent en tête. Comme une âme sœur, l’ambiance de ce titre m’a fait me connecter à la partie sombre en moi, me dire qu’il fallait plonger à l’intérieur pour transformer mes failles en paillettes. Судно me permet de puiser dans ces noirceurs pour nourrir mon écriture et ma créativité. Sautez dans ce titre, vous ne serez pas déçu !

On naît on vit on meurt – Odezenne

Axel : J’écoute Odezenne depuis très longtemps, j’aime chacun de leurs disques, de leurs premiers albums plus rap aux derniers plus pops, plus hybrides. Si t’écoutes toute leur discographie d’une traite, tu es sûr de danser, te marrer, verser une petite larme, réfléchir à ta vie et chanter des gros refrains comme des hymnes de stade. C’est une énorme source d’inspiration pour les textes, ils arrivent avec une certaine décontraction à parler de l’amour, de la mort, de la fête, des relations humaines, du temps qui passe.


Des thèmes qui reviennent régulièrement quand j’écris, cette notion de rupture difficile à gérer lorsqu’on se sépare ou que l’on perd un proche. Sur l’aspect musical, on s’inspire beaucoup de leurs claviers au moment du réarrangement de nos titres, des sons mélancoliques venus de l’espace ! J’aurais pu prendre Nucléaire, Chimpanzé, Caprice ou Vu d’Ici, mais j’ai choisi « On nait on vit on meurt », un titre qui justement parle de la vie dans son entièreté, le tout sur une guitare triste et une rythmique dansante, tu pleures et tu danses en même temps. Parfait.

Requiem – Agar Agar

Axel : J’ai sélectionné Agar Agar car leurs morceaux, notamment ceux du premier EP et du premier album, ressemblent à ma manière de composer des titres dans Michelle et les Garçons, avant les réarrangements. Une ligne de clavier basse, une à deux lignes de synthé mélodique pour les couplets et les refrains, et une mélodie de voix qui reprend exactement les mêmes parties que les synthés, le tout accompagné d’une rythmique hyper minimaliste grosse caisse + caisse claire. J’aime beaucoup leur son de claviers 80’, les lignes de chant proposées par Clara, et surtout la manière dont elle fait vivre les morceaux en live, elle rentre dans une folie bien à elle, ça me fait beaucoup penser à Louise.

Je les trouve aussi hyper en avance sur leur proposition musicale, les derniers singles sont carrément techno, italo-disco ou drum’n bass et c’est toujours très très classe.
J’ai choisi Requiem, tiré de leur premier album, car c’est un morceau hyper sombre, plein de colère et de tristesse, qui clôture parfaitement le disque. Chaque élément arrive petit à petit, avec la voix en dernier. C’est exactement comme cela que je compose !

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