ADN #401 : Laurence-Anne

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. Laurence-Anne sera de passage prochainement en France pour nous présenter son album Musivision, elle se confie cet après-midi sur les morceaux qui constituent son ADN musical.

Crédit : Xavier Cyr

Yusuaki Shimizu – Kakashi

Laurence-Anne :

L’album porte le nom de cette chanson. Je l’ai entendu pour la première fois il y a environ 6 ans. Je suis retombée dessus tout récemment, je me le suis fait ofrir en format vinyle.

C’est encore à ce jour un des mes albums favoris. Composé par un artiste expérimental Japonais en 1982, ça sonne pourtant très actuel. J’aime que ce soit intemporel, et non inscrit dans la tendance de l’époque. Des horns et des bois très mélodiques, sur une section ryhtmique répétitive et hypnotique, c’est de la musique qui fait un grand bien à l’âme et à l’esprit. (J’adoooore le saxophone.

C’est un instrument qui a été beaucoup trop utilisé de façon cheesy. Mais lorsqu’il est dans un contexte adéquat, c’est incroyable). J’ai choisi la pièce instrumentale Kakachi parce que chaque fois que je l’entend, j’ai un grand soleil à l’intérieur de moi et c’est un feel good absolu. Mais j’adore sincèrement toutes les pièces de cet album, du début à la fin. 

Mamman Sani –  Ya Bismillah

Laurence-Anne :

Mamman Sani est un compositeur Nigérien d’avant garde. Il reprend de vieilles balades folk de l’Afrique de l’Ouest en versions science-fiction futuriste, ça entre dans la catégorie  »Cosmic Synth » et  »Minimal Wave ». J’aime beaucoup cette pièce, encore une fois pour son effet feel good.

J’adore la musique planante et instrumentale, ces temps-ci j’écoute presque seulement ça. Mes dernières compositions sont inspirées de ce courant là. Je me suis procuré quelques modèles de synthétiseurs  »cheap » des années 80 du genre yamaha – casio – etc.

Les banques de sons et de beats de ces machines rejoignent cet esthétisme minimaliste partagé par plusieurs compositeurs africains de l’époque. (Hailu Mergia –  Ata Kak (1994, plutôt funk disco) – etc). Grande Fan.

Domenique Dumont – Le soleil dans le monde

Laurence-Anne :

C’est un compositeur underground de la Lettonie, basé à Paris. Cet album (sorti en 2018, mais qui me fait justement penser à l’oeuvre de Mamman Sani présentée précedement),  »Miniatures de auto ryhthm », il l’a fait en duo collaboratif avec Anete Stuce, voix féminine qu’on entend chanter sur cette pièce.

Comme le titre peut laisser paraître, c’est une chanson très ensoleillée qui agit comme un petit baume dans le froid de l’hiver. J’aime beaucoup l’introduction et la conclusion, un field recording de pas, d’une marche, qui guide le tempo.

Ça donne l’impression de déambuler sur les trottoir avec un casque d’écoute après quelques verres de vin, sur le bord de mer, au coucher du soleil qui teinte le ciel de rose et de pourpre, avec des oiseaux qui traversent l’horizon, une douce brise qui souffle les cheveux. Une belle legèreté. 

Les Poules – Soliloque pour Simon

Laurence-Anne :

Les Poules est un collectif de 3 femmes montréalaises, Joane Hétu (Saxophone-Voix), Diane Labrosse (Synth) et Danielle Palardy Roger (Drum). Trio féministe de avant-pop / avant-rock / post-new-wave. Elles évolues principalement à travers l’improvisation musicale, dans les années 80. J’aime beaucoup la liberté et la folie qui se dégage de leur album  »Les contes de l’amère loi ».

C’est très expérimental, avec des sonorités surprenantes, dissonantes, c’est décousu.  »Chanson du pain » est aussi une de mes pièces favorites. J’ai choisi  »Soliloque pour Simone » parce que c’est la pièce la plus harmonieuse, avec du saxophone et que c’est plus radiophonique (J’ai déja mentionné que j’aimais vraiment beaucoup le saxophone??).

Bref, j’aime beaucoup cette scène montréalaise contemporaine des années 80-90. (Robert Marcel Lepage – Fly Pan Am – Bernard Falaise – René Lussier). Ça me fais penser a mes amis d’aujourd’hui, Crabe, qui sont dans cette lignée de la musique libre québécoise. 

Kate NV 

Laurence-Anne :

C’est une artiste basée à Moscou. J’en sais encore très peu sur elle, mais je suis tombée récemment sur la chanson  »Plans », et je trip. La mélodie du refrain est une des meilleure mélodie chantée que j’ai entendue depuis longtemps. Très catchy. Les arrangements sont savoureux, encore une fois plein de saxophone. J’adore son visuel, et le vidéoclip pour cette chanson. Une miss météo – anchor woman excentrique. Elle chante en russe, c’est une langue que je ne suis pas habituée à entendre musicalement, c’est beau.

Découvrir Musivision de Laurence-Anne :