ADN #397 : Nicolas Veroncastel

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. Aujourd’hui, c’est Nicolas Veroncastel qui nous parle des cinq titres qui constituent son ADN musical. Après sa collaboration avec Steve Hewitt de Placebo, le chanteur de LYS revient avec un nouveau projet solo dont l’EP, « Waste », du nom de son premier single, sortira début mai.

Serge Gainsbourg – Sorry Angel

Pour toute sa carrière, pour son esprit subversif, j’aime toute l’œuvre de Gainsbourg. « Sorry angel » résume tout ce que j’apprécie chez Gainsbourg : la mélancolie subtile, la mélodie entêtante, la finesse des arrangements, l’approche anglo-saxonne de l’écriture, répétitive et enivrante, tout en étant « française » avec son texte poignant et fataliste. La ritournelle de batterie, minimaliste sans fioritures et sans aucun changement ni évolution, m’a, par exemple, influencé pour un titre, comme «  Waste ». J’aime beaucoup ce clip, tout en sobriété, sans artifices, si élégant ! Un génie de la musique et un personnage qui (me) manque énormément, surtout dans cette société marketée et aseptisée.

Iggy Pop – Free

Ma dernière claque musicale, tout d’abord sur scène, à Austin au SXSW 2016 avec Josh Homme, sans doute le dernier concert qui m’ait vraiment marqué ! J’adore son énergie, son talent et sa capacité, (un peu comme Gainsbourg) à se renouveler à chaque album, à emprunter des genres différents tout en gardant son identité, c’est vraiment ça le talent ultime je crois. Que ça soit en musique ou au cinéma (avec Stanley Kubrick par exemple), les génies se renouvellent à chaque œuvre, tout en gardant leur âme, leur signature… Je suis tombé sous l’emprise de ce titre, et de la trompette, très Miles Davis, de Leron Thomas avec qui j’ai eu la chance de collaborer sur « Forêt » et qui sortira prochainement .

Archive – Again

Ce titre m’a bouleversé à sa sortie, il m’évoque plein de souvenirs : c’est fou à quel point une musique peut évoquer des lieux, des moments de vie, des visages ! C’est la force de la musique. J’avais découvert Archive à La Route du Rock quand j’avais 12 ou 13 ans, et j’ai acheté tous leurs albums avec Craig Walker dans leur projet. Pour la voix, pour le son, pour la structure du morceau, tenir en haleine l’auditeur plus de 16 minutes sans le perdre, sans s’emmerder, c’est un sacré pari, et Archive le fait magistralement, tout comme Pink Floyd en son temps. J’ai tellement été bercé par leur musique que j’ai voulu travailler avec Craig Walker, leur chanteur phare, et il a accepté de participer à la chanson « The Mistake » de mon groupe rock LYS.

Chet Baker – I fall in love too easily

J’ai baigné dans le jazz américain toute mon enfance. La première fois que j’ai entendu Chet Baker c’était dans le salon de mes parents, j’étais gamin et j’ai tout de suite été intrigué par sa voix, que je croyais être une voix de femme. Aujourd’hui, l’enchantement de la fragilité sensuelle de sa voix et du timbre délicat de sa trompette ne me quittent plus, son interprétation reconnaissable entre mille me plonge inévitablement dans les rues et les clubs de jazz de New York. Je suis en train de lire sa biographie, éternel vagabond du jazz, c’est passionnant ! 

Apollo 440 – Electro Glide in Blue

Il fallait trouver un artiste électro, j’aurais pu choisir le titre « Da Funk » de Daft Punk, ou un titre des Chemical Brothers, de Fat Boy Slim, ou d’autres du courant big beat que j’ai écouté toute mon adolescence, mais j’ai choisi « Electro Glide in Blue » du groupe electro-rock Apollo 440, qui est le 1er album que j’ai acheté quand j’avais 10/11 ans, et qui m’a vraiment donné envie de commencer à faire de la musique. Ce fut un album révélateur pour moi ! J’ai cherché à retrouver les sons de cet album sur mon premier synthétiseur Yamaha de l’époque, puis je les enregistrais sur le multipiste cassette audio Tascam de mon père. C’est un des rares albums que j’ai acheté à cette époque et qu’il m’arrive encore d’écouter aujourd’hui, surtout pour m’endormir…

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