ADN #283 : Vikken

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. Membre de la sélection 2021 des iNOUïs du Printemps de Bourges, VIKKEN, qui vient de dévoiler son premier EP Joie, nous parle aujourd’hui de son ADN musical.

PJ HarveyHardly Wait

4-track Demos est mon album préféré de PJ Harvey, artiste pour qui j’ai un amour infini. Elle l’a enregistré avec un 4 pistes, sans basse ni batterie ; c’est hyper brut, vraiment puissant. J’aime imaginer qu’elle a fait ça dans sa chambre.

J’adore la chanson Hardly Wait et j’ai été un peu scotché de voir Juliette Lewis la chanter dans Strange Days de Kathryn Bigelow – j’aime les deux versions. C’est définitivement cet album qui m’a fait dire que je pouvais faire de la musique dans ma chambre.

Vitalic – Repair Machines

Le disque OK Cowboy est l’un des premiers de musique électronique que j’ai écouté, il fait partie des albums qui ont marqué un tournant dans mes goûts orientés très rock à l’époque.

Il m’a ouvert la voie vers d’autres artistes comme Kittin ou The Hacker que j’ai aussi beaucoup écoutéEs et qui m’ont formé à l’électro. Il m’a été difficile de choisir un seul titre, mais c’est celui là qui m’a certainement le plus bercé.

Portishead – Machine Gun

Je me souviens que c’était la première sortie de Portishead en 10 ans et je n’ai pas du tout accroché. J’étais à fond sur The Rip (et c’est toujours le cas) mais Machine Gun je la trouvais étrange, trop éloignée de ce qui me plaisait à ce moment là. J’étais fan des albums précédents qui sont très différents.

Il n’y avait rien d’évident pour moi aux premières écoutes mais ça l’est devenu avec le temps. J’ai commencé à apprécier les grands contrastes et la répétition en musique. Ici c’est la boîte à rythmes très dure et ultra répétitive qui rencontre la douce voix de Beth Gibbons qui brode une mélodie belle à pleurer.

Arca – Piel

Ce morceau est une claque monumentale ; la mélancolie de la voix, cette mélodie si belle, les silences, les longues nappes stridentes, la basse qui entre pile quand il faut. Tout est très travaillé dans les sons, j’y suis très sensible. J’aime beaucoup le silence en musique, ça et le minimalisme contribuent beaucoup à l’émotion ici je trouve. Je ne comprends pas bien l’espagnol et même comme ça j’ai été frappé en plein coeur.

Komitas – Der Voghormia

Ce chant liturgique m’obsède depuis toujours. Je le chantais quand j’étais enfant de choeur à l’église arménienne. Je n’étais pas vraiment fan de l’église, mais j’aimais l’odeur de la myrrhe et écouter les chants que je trouvais très beaux. À l’adolescence je découvrais avec merveille la version de System of a Down sur une piste cachée de leur album Toxicity ; ça n’a pas aidé à calmer mon obsession.

Pendant le premier confinement je l’écoutais beaucoup et la chantais tout le temps, en boucle. J’ai décidé d’en faire une version pour honorer mes ancêtres. Ce chant porte en lui toute la douleur de mon peuple mais est aussi source de réconfort pour moi.

VIKKEN se produira au Printemps de Bourges avec les iNOUïs le 24 juin à 15h30.

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