ADN #237 : Lulu Van Trapp

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. Aujourd’hui c’est Lulu Van Trapp qui se dévoile sur La Face B en parallèle de la sortie de leur premier album : I’m not here to Save the World.

Lulu Van Trapp par inès Ziouane
Crédit : Inès Ziouane

Shannon and The ClamsYou will always bring me flowers 

Au début de Lulu Van Trapp, c’était déjà un coup de foudre ce groupe. On avait plein de références en commun: la soul à la Wendy Rene et Etta James, queens des coeurs brisés, le doo-wop et les girl bands de rock’n’roll 60’s (Shangri-Las, Shirelles, Chiffons…) ainsi que leur goût prononcé pour le chant bicéphale. C’est un peu la réunion des weirdos du lycée, des anti-héros qui célèbrent leurs amours ultra casse gueule qui finissent rarement bien.

Avec ce groupe, c’est aussi un certain garage west coast des années 2.1 qu’on a follement aimé, pas forcément celui des guitares aux genoux et des pool parties, mais celui plus malicieux et assez sauvageon des Growlers (époque Hung At Heart) et compagnie, en remontant la côte jusqu’à la grande Seattle. 

Les Loups Noirs Jet Biguine 

Ce serait un peu la consécration pour Max de terminer dans un groupe de biguine, de merengue ou de konpa… C’est par là qu’il a commencé la guitare. Ce goût de tout jouer harmonisé à la tierce (pas comme Queen, on vous voit venir) et d’être toujours dans la mélodie pure et le sentiment, plutôt que dans la technicité parfois relou du guitar hero.

Fun Boy Three – The Lunatics have taken over the Asylum  

On trimballe ce son depuis plus de dix ans comme un porte bonheur qui n’y ressemble pas. C’était un fuck à Reagan le cowboy et son armada nucléaire, le tout teinté d’absurde à l’anglaise et de percussions tribales. Ces trois chanteurs rescapés des Specials (un autre groupe qu’on adore), quittent cette ambiance morose pour créer leur groupe, basé sur le fun façon 80, donc avec une bonne dose de cynisme dark. Ça ressemble en tous points aux débuts de Lulu Van Trapp…

The Gun Club – Mother of earth

Cette chanson symbolise assez bien notre rapport à la country, qu’on aime de tout notre cœur, mais qu’on transcende de nos influences plus goth et européennes. Tout y est, le texte, la fausseté parfaite de la voix, la mélodie comme un mantra, on pourrait l’écouter en boucle. Elle nous fait l’effet de rouler à toute vitesse au fond d’un canyon hypothétique dans la nuit noire, une nuit chaude et qui fait oublier la tristesse, qui répare

Gorillaz – Plastic beach 

T’as l’impression que le morceau a été composé et enregistré à partir d’un vieux Casiotone et qu’ils ont amené l’artillerie lourde par dessus. Cette façon de produire nous a beaucoup inspiré pour notre album. Quand tu sens la démo et les fragilités d’une chanson sous toutes les couches de la prod. Paul Simonon et Mick Jones du Clash jouent sur cette chanson, c’est un de nos groupes cultes. Tout l’album a un côté all stars kiffant, avec ce mélange de vieilles idoles (Mark E Smith, Lou Reed <3) et de stars actuelles du hip hop qui posent en famille, et un vrai discours politique en trame de fond. 

(Re)découvrir Lulu Van Trapp :

Retrouver l’interview de Lulu Van Trapp ici et la chronique de leur album par là