ADN #164 : Merryn Jeann

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. Récente gagnante du prix iNOUïS 2020 Printemps de Bourges et revenue récemment avec son nouveau projet OSOO, l’australienne Merryn Jeann passe sur La Face B pour nous raconter les morceaux qui constituent son ADN musical.

Crédit : Leticia Zica

Arthur Russell – Eli

FR : Avec juste un violoncelle et une voix, Arthur raconte l’histoire d’un chien que personne n’aime – on dirait une métaphore mignonne et naïve pour exprimer un sentiment d’isolation et de rejet (et de désir d’être aimé) par le monde malgré une truffe mouillée et des oreilles poilues.  

EN : With just a cello and a voice, Arthur tells the story of a dog that no one likes – it seems like a sweet, naive metaphor to express feelings of isolation and rejection (and desire to be loved) by the world despite one’s wet nose and furry ears.

NIna Simone – Who knows where the time goes

FR : Personnifier le temps et le voir changer les saisons, nous rapprocher ou nous éloigner d’un amour… La sensation mélancolique de se sentir perdu.e dans la vie racontée avec douceur dans une berceuse délicate.

EN : Personifying time and watching it change the seasons, bringing us closer and further from a love… the melancholic sensation of feeling lost in life gently questioned in a delicate lullaby.

Arrangement – Coconut Mango

FR : J’ai trouvé cette chanson sur Tinder (rires) et c’est un des plus beaux morceaux que j’ai découvert cette année. C’est doux et chaleureux et ça m’emmène ailleurs. 

EN : I found this song on Tinder (lol) and it’s been one of the most beautiful songs i’ve found this year. It’s warm and sweet and takes me somewhere else.

King Crimson – I Talk To The Wind

FR : Solo de flûte, solo de flûte, solo de flûte 

EN : Flute solo flute solo flute solo

J.J.Cale ~ Cherry

FR : JJ Cale incarne tous les sentiments de joie. J’ai entendu cette chanson pour la première fois un jour de Noël – le lendemain, je suis allée chez un disquaire et j’ai fouillé dans la pile des disques pas chers en espérant le trouver : il était là, et pour seulement 8 euros. Le bonheur. 

EN : JJ Cale embodies all feelings from joy, to the sun, to hot and heavy and back again. I heard this song for the first time on Christmas day – the next day I went to a record shop and looked in the cheap bin out front hoping to find this record – there it was and for only 8 euros… bliss.

Harold Budd – Let Us Go Into The House Of The Lord/Butterfly Sunday

FR : Majestueux. Un ami d’un groupe gééééééénial qui s’appelle EXEK (de Melbourne/Sydney) m’a envoyé cette chanson, et c’est depuis devenu la bande originale de nombreuses journées passées à errer dehors sans raison. 

EN : Majestic. A friend from a wooooonderful band called EXEK (from Melbourne/Sydney) sent me this song and since then it has become the soundtrack to many days wondering aimlessly round.

Leonard Cohen – Suzanne

FR : La perfection en une chanson. Pendant une expérience de « réalité modifiée », j’ai intentionnellement ré-écouté cet album. J’ai eu une vision d’un homme seul, remontant une rue pavée en toquant aux fenêtres pour demander de l’amour. Pendant des heures, personne ne lui a ouvert la porte jusqu’à ce qu’il arrive enfin devant une fenêtre qui éclairait cette rue. La fenêtre s’est transformée en échelle qui l’a ensuite emmené dans les nuages… Leonard est un escalier vers le paradis. 

EN : Perfection in a song. During an ‘altered reality’ experience, I intentionally listened again to this album. I had a vision of a lonely man walking up along a cobble street knocking on windows and asking ‘for love’, no one opened their doors until hours passed and he finally arrived in front of a window who’s light shone out onto the street, the window then  transformed into a ladder that took him into the clouds… Leonard is a stairway to heaven.

Fleetwood Mac – Dreams

FR : Ça remplit mon cœur de joie. La première fois que j’ai vraiment écouté cette chanson, j’avais 19 ans à Birmingham en Angleterre avec mon amie (et superbe musicienne) Annie Burnell. On courait dans la rue avec cette chanson à fond dans une paire d’écouteurs qu’on partageait. Je me sens nostalgique quand j’entends ce titre, et je crois aussi qu’il est parfait à tous les niveaux. C’est un de mes refrains préférés et l’une des seules chansons pop que je chanterais en soirée (en général je veux juste danser, je suis pas trop fan des soirées karaoke) 

EN : Fills my heart with joy. The first time I really listened to this song I was 19 in Birmingham, England with a friend and beautiful musician Annie Burnell. We were running in the streets with this song exploding in a pair of shared headphones. I feel nostalgic when I hear this song, I also just believe it hits the spot in every way, it’s one of my favourite choruses and one of the only pop songs I will sing along to at a party (otherwise I just wanna boogy and unfortunately I very much cannot get down on a night full of impromptu karaoke classics)

Découvrir Merryn Jeann :