À la rencontre de Trente

Trois EPs et trois singles en à peine deux ans, on peut dire que Trente n’est pas le genre de musicien qui chôme. Et pourtant, aucune interview. Par pudeur sans doute, le garçon n’étant pas du genre à chercher la lumière plus que tout. Pourtant à travers sa musique, on sent bien qu’Hugo Pillard a beaucoup de choses à dire et à partager. On est donc allé le retrouver avant son dernier concert pour une rencontre tout en douceur histoire de vous faire découvrir un garçon dont, on en prend le pari, vous entendrez parler très fort et très vite.

LFB: Salut Trente, comment ça va ?

TRENTE: Ça va! C’est une drôle de période quand même mais là je suis très content de jouer ce soir, en mode vrai concert puisque ça fait longtemps! Dimanche, on a joué au Petit Bain, c’était super mais là c’est un vrai concert, ça va faire du bien. J’ai vraiment hâte! Du coup franchement, on va dire que ça va bien oui.

LFB: Sur 10, t’es sur un petit quoi?

TRENTE: Sur 10, je suis sur un petit 7 là. C’est bien 7 quand même!

LFB: J’ai cru comprendre que c’était ta première interview alors je vais te laisser te présenter aux gens. Qui es-tu Trente?

TRENTE: Tu vas remarquer que c’est ma première interview car je vais avoir du mal à formuler ce que je vais dire. Je m’appelle Hugo Pillard, j’ai 24 ans. Mon métier c’est réalisateur de clip principalement et de documentaire, tout ça autour de la musique. À côté, j’ai un projet de musique qui s’appelle Trente. C’est de la chanson en français avec beaucoup de machines, beaucoup de guitares. Des fois c’est très doux et des fois c’est très très énervé. Je ne sais pas quel genre de musique je fais trop, on va dire de l’alternatif.

LFB: Je me suis replongé dans ta discographie et je me suis arrêté sur tes trois EPs. Je trouve que les trois sont très différents et qu’il y a énormément de chose à dire. La première chose que j’ai envie de te demander est assez globale, j’ai l’impression que ta musique est un journal intime.

TRENTE: Je me souviens, je disais à Tomasi, quand j’ai sorti mon premier EP que je ne voulais pas faire une suite de chansons. Je voulais vraiment faire un truc cohérent. J’avais fait en sorte qu’il y ait des sons qui reviennent sur chaque morceau pour que ça sonne plus mini-album qu’autre chose. Le premier EP est très jeune, très adolescent, un peu naïf je trouve. Mais oui, ça correspond à chaque fois à une période. Les chansons sont en général liées par plusieurs émotions qui ont lieu au même moment. Tu as tout à fait raison avec le terme journal intime, je pense que c’est le cas.

LFB: Justement, on va commencer avec Rond-point. Ce que j’ai trouvé intéressant et impressionnant pour une première sortie, c’est qu’on soit face à une chanson découpée en sections, comme un court-métrage chapitré.
Il n’y a même pas de pause entre les chansons. Comment est-ce que tu as pensé ça ?  

TRENTE: C’est gentil! Je pense beaucoup à l’ordre. J’aime bien écouter les albums dans l’ordre, toujours. L’EP est ouvert par Rond-point, qui est un morceau très pop. Je crois que celui qui suit c’est Bleuematête donc il y a une cassure immédiate (en réalité le deuxième titre est Samedia ndlr). C’est une certitude que j’accorde une attention tout particulière à l’ordre des chansons. Je ne sais pas si tu as remarqué, cet EP se termine par une note assez positive, avec bien longtemps, un très long morceau.
Le deuxième EP, Sélection 46, c’est une note optimiste aussi. Typiquement, c’est un truc que j’ai envie de faire à chaque fois. Ca part dans un truc très sombre et ça se termine bien, toujours. Comme un feel-good movie!

LFB: Justement, tu parles de Sélection 46, j’ai essayé de trouver un mot pour le définir, j’avoue j’ai un peu galéré, je trouve que c’est un EP qui est vachement désespéré. L’impression que la période que tu ressors dans cette musique elle est très sombre. 

TRENTE: Ah ouais, ça allait pas du tout du tout mais paradoxalement c’est l’EP que je préfère. C’est le premier que je ferais écouter. C’est désespéré et pourtant le morceau qui ferme l’EP Sélection 46, les dernières phrases c’est “hier c’était beau, demain aussi.” Tout le monde chante dessus, il y a Greg (Tomasi), il y a Claire (Pomme), il y a Safia .. On a chanté ça comme une mantra ! Donc désespéré mais en mode on va s’en sortir. Hier c’était beau, demain aussi, demain sera beau. Mais c’est vrai qu’il est pas très joyeux celui-ci.

LFB: Des chansons comme USA 21 ou Quiberon, elles sont hard quand même!

TRENTE: Ouais, elles sont hardcore, vraiment! C’est un EP de rupture et en l’écoutant pour la dernière fois avant de le sortir, je me suis rendu compte que chaque chanson était une émotion qui suit une rupture. Dans les gares, c’est avant que ça arrive je dirais.

Quiberon, c’est le manque absolu puis après il y a la colère. Il est un peu enragé ce disque.
Ce truc-là d’être triste après une rupture, en colère et de résigner à la fin, comme un deuil. Sur Sélection 46, il y a un truc de “bon, c’est fini” mais ça va aller. Symboliquement faire chanter les filles dessus, je trouvais ça fort parce que j’ai rencontré Pomme et Safia pile à cette période-là. De la même façon que j’ai rencontré Ian Caulfield à ce moment-là. C’est des rencontres qui sont arrivées pile à un moment où ça n’allait pas du tout. Je croyais pas trop à ce truc de chansons thérapeutiques puis je me suis mis à faire du bruit, à faire plein de bruits, ça, ça m’aidait beaucoup. C’est un EP de bruit! C’est désespéré mais joyeusement désespéré.

LFB: Si tu regardes bien, ça fait vraiment comme les étapes du deuil en fait. C’est exactement ça quand tu en parles là. 

TRENTE: Il y a un ordre soigné là-dessus. Tremblote c’est le pic d’ah mais en fait, tout va bien!” Puis après ça redescend, une fois de plus.

LFB: Quand on écoute cet EP là, on voit que c’est autobiographique. On a l’impression que tu as une image assez sombre de toi même. Quelle part de réalité il y avait la dedans?

TRENTE: Beaucoup! Des fois ça n’arrive de m’en vouloir de raconter tout le temps la même chose et réécouter des chansons que j’ai écrite il y a cinq ans et d’avoir l’impression de ne pas avoir progressé! Ca parle beaucoup de doute, c’est un truc qui me suit beaucoup et du regard sur soit qui est assez dur. C’est pas un EP d’estime de soi Selection 46

LFB: Justement, c’est pas trop dur de rejouer ces morceaux là sur scène ? 

TRENTE: Non, c’est libérateur, tu n’as pas idée. USA 21 je l’ai joué à chaque fois maintenant, elle est très intense à jouer. Pour le coup, cette chanson elle parle vraiment de la période compliquée d’avant ça encore et d’un voyage aux États-Unis, où je suis parti pour faire un documentaire mais dans la détresse la plus totale quoi! Je ne vais pas me chouiner dessus non plus mais la détresse, la vraie. La jouer sur scène, ça me replonge là-dedans mais pour le mieux. Je peux me mettre en colère et ça me fait beaucoup de bien et après je fais du bruit!  

LFB: Finalement, t’as aussi le recul de voir que malgré ça, tu en es arrivé là où tu es en fait.

TRENTE: En vérité, je me dis que c’est chouette! USA 21 quand je l’ai terminé, je suis mais épuisé quoi! Vraiment complètement épuisé. Même les sons, les samples de ce morceau, il y a des trucs de respirations. Pendant l’EP, j’avais poussé des cris et respiré très fort dans un micro et je me suis dit que ce sera des sons qui reviendront à chaque fois! Ce truc de chaos! Donc faire du bruit avec ses sons symboliques ça m’aide beaucoup et ça me fait du bien.

LFB: Dans cet EP là, j’ai beaucoup pensé à Nine Inch Nails et Trent Reznor

TRENTE: Tu sais, on m’en parle souvent et ça me fait trop plaisir mais le problème c’est que je n’ai jamais écouté Nine Inch Nails de ma vie. Mais par contre de ce que j’ai bouffé d’eux deux Trent Reznor et Atticus Ross c’est Social Network, c’est les BO de films. Mais je m’y suis mis il y a pas longtemps et je me suis rendu compte que je suis passé à côté de ça quand même!

LFB: Justement quand tu parles de Social Network, cette espèce de nappe électronique, les bruits qui se répètent, qui sont des boucles mais pas vraiment 

TRENTE: C’est très chaotique, il y a un truc très violent et paradoxalement des fois tu vas avoir deux notes de pianos qui vont entrer et qui vont apaiser tout le truc et c’est ce que j’aime le plus au monde ça.

LFB: C’est une forme de respirations dans le chaos en fait.

TRENTE: C’est ce que j’ai envie de faire le plus! Quand j’écoute la BO de Social Network je suis là “putain! ça c’est vraiment grand quoi!”

LFB: Même celle de Millenium.

TRENTE: Ouais, c’est magique. J’ai un pote qui m’a envoyé la BO de Watchmen, je n’ai pas vu la série mais la BO est monstrueuse. C’est très rock, très très rock, toujours avec ses boîtes à rythmes, c’est assez sombre mais ils sont très forts! Les deux, je les ai entendu discuter de Social Network et ils disaient des choses vraiment intéressantes, très belle sur le personnage de Zuckerberg où ils essaient de se dire “quel son il ferait ce type-là?” Donc ils sont allés récupérer une machine hyper vieille, il y en a genre dix sur terre, et la machine fait un son horrible, qui est en chaos constant. Je trouvais ça hyper beau qu’ils symbolisent des pensées comme ça avec une texture sonore, c’est aussi ce que j’aime beaucoup faire. Manier les textures sonores pour raconter un truc.

LFB: Sur Sélection 46, il y a deux choses qui apparaissent et qui influencent ce que tu as fait après. Tu parlais de boucle musique mais je trouve que tu fais des boucles de mots aussi. Comme des mantras, ça apparaît dès ton titre dans les gares cette espèce de boucle qui représente la folie et les choses qui reviennent après avec les mots, comme si tu voulais te convaincre de ce que tu dis. Cette idée de mantras, elle revient aussi beaucoup dans Confinés. C’est un marqueur poétique qui est hyper important et j’ai l’impression que tu tends beaucoup vers ça maintenant.

TRENTE: Parfois, c’est parce qu’une phrase me touche beaucoup. Parfois il n’y a rien d’autre qui sort qu’une seule phrase. Effectivement, répété une phrase en boucle sur scène comme pour essayer de se convaincre d’un truc, moi ça me touche beaucoup cette force-là.

Je me souviens de Autrans, qui était le projet avorté de Fauve, c’était “La paix, putain, moi je veux la paix. Mes démons me font la guerre mais putain moi je veux la paix.” En boucle! Elle sonne cette phrase.

Dans le groupe que j’avais avant on faisait beaucoup ça aussi.

LFB: Mais ça marche vachement bien! Il y a des gens qui utilisent ça justement par flemme mais toi c’est cohérent par rapport aux propos et à l’état qui émane de tes chansons. 

TRENTE: Chouette, c’est une bonne nouvelle! Ca me fait plaisir !

LFB: L’autre chose qui apparaît dans Selection 46, c’est l’apparition d’autres personnes qui continuent sur Confinés mais c’est un EP qui est très solitaire mais on a l’impression que tu avais besoin des autres pour t’extirper de ça.

TRENTE: Oui c’est vrai! C’est symbolique les participations, les gens qui ne me connaissent pas né sauront jamais mais ce n’est pas grave! Tomasi le faire venir sur cet EP c’était évident parce que d’un, c’est mon meilleur ami au monde entier et puis de le ramener dans ce truc-là. La plus grosse symbolique c’est de faire venir les filles sur la fin. Sélection 46, ce morceau, il parle du calme après la tempête et elles, littéralement, étaient mon calme après la tempête. Donc oui c’est symbolique et j’ai toujours aimé ce truc-là de ramener plusieurs visions, plusieurs voix qui racontent la même chose, j’ai bien ça me touche beaucoup ici.

LFB: Cette idée de collectif elle ressort dans confinés à travers le truc que tu as fait avec nous.

TRENTE: Ca c’était trop bien à faire! 

LFB: Comment est-ce que tu as vécu cette expérience là ?

TRENTE: J’ai appris beaucoup de choses, notamment sur le placement de mes paroles, ce morceau il m’a vraiment aidé dans le sens où c’est la première fois que j’avais les mots avant la musique. Personne ne connaissait les lignes de voix potentielles, j’ai juste reçu des phrases et je faisais rentrer les phrases dans la musique. D’habitude j’ai ma prod, je vais faire lalalalalalala et puis je vais les remplacer par des mots. Là, je me suis rendu compte que ça faisait des placements beaucoup plus inédits, osés. Il y a des cassures parce qu’il faut faire entrer la phrase et résultat elle est limite un peu saccadée, parlée, c’était une expérience géniale! 

LFB: On retrouve cette idée de mantra.

TRENTE: Ouais! “Confinés mes rêves sont traumatisants” c’est ma soeur ça, c’est marrant! Et puis je me suis rendu compte qu’il y avait des phrases qui ont l’air si bête mais qui sont tellement jolies. La première phrase c’est “j’attrape les rayons du soleil dans le verrou” elle est même pas française la fille qui a écrit ça, elle est russe je crois et elle est magnifique cette phrase! 

LFB: Les autres morceaux, tu les as vraiment créés pendant le confinement ?

TRENTE: L’Été, la version pop elle est née deux jours avant le confinement. Des fleurs comme calmants est née la semaine précédent le confinement mais je l’ai retravaillée pendant.

LFB: D’ailleurs elle est superbe celle-ci! J’ai regardé, c’est ta chanson qui marche le mieux. Il y a un truc très zen, très apaisé avec cette chanson.

TRENTE: Oui c’est fou cette histoire, j’ai vu ça il n’y a pas longtemps ça m’a étonné. C’est la première fois que j’ai travaillé avec quelqu’un d’autre sur un morceau en production. J’ai travaillé avec une grande dame qui s’appelle Bénédicte Schmitt qui m’a aidé sur le mixage, son truc à elle sait que quand elle voit une idée, la pousser au bout quoi! Par exemple les morceaux des batteries étaient un peu sales, elle m’a dit “viens, on les salit encore plus! Première expérience, j’étais terrifié au début car j’avais peur qu’on dénature ma chanson et non ça m’a donné envie de refaire des trucs comme ça! Des fleurs comme calmant, elle a grandi pendant le confinement car on a travaillé ensemble pendant cette période. 

Portrait de trente

LFB: Ce qu’on apprécie dans ces trois EP c’est que tu as une marche vers quelque chose de beaucoup plus lumineux dans ta musique. Finalement, Confinés ça aurait pu être un EP vachement anxiogène au vu de la période. 

TRENTE: C’est vrai qu’il est curieusement joyeux. Ce n’était pas une mauvaise période pour moi c’est peut-être pour ça aussi, j’étais bien, je n’étais pas tout seul, j’étais avec ma copine. Si j’avais été tout seul, ça aurait été autre chose. C’est vrai qu’il est très doux et d’ailleurs je m’étais mis une contrainte de faire des morceaux relativement calmes et doux qui peut s’écouter pas fort. Été, elle envoie un peu, elle est très pop mais ça reste calme. 

LFB: Je me trompe peut-être mais t’as fait une vidéo pour chaque morceau sur cet EP là?

TRENTE: Presque. Pas pour le morceau qui s’appelle Lundi. Je devais le faire puis j’ai lâché. C’était un peu touchy quand même, ça devait être un employé qui buttait tout le monde dans son bureau et qui partait à Hawaï. J’ai eu la grosse flemme de le faire. Ce morceau-là, il est né en une journée. Ma copine prenait sa douche, j’ai trouvé deux accords de guitare, je savais pas si c’était des accords qui me rendaient heureux ou triste puis j’ai rajouté une batterie un peu bossa-nova et j’ai commencé à danser. Donc je me suis dit que si je commence à danser dessus, on garde! Et en deux jours s’était plié! C’est allé très vite cette histoire. 

LFB: Est-ce que c’est facile pour toi de faire des vidéos sur tes propres chansons? 

TRENTE: Oui, c’est plus simple. Je vois à peu près où je veux aller. Ma copine m’a beaucoup aidé pendant le confinement. Je trouvais ça pour cet EP là d’avoir un univers un peu différent, quelque chose un peu plus doux et moins chaotique donc j’ai réutilisé mes images de familles en Super 8. Florence a fait de l’animation aussi. On l’a travaillé à deux et c’était hyper agréable pour le coup. J’ai tellement d’automatismes que ça va très vite. J’aime pas prendre trop de temps autour d’un projet 

LFB: Tu te verrais pas de lâcher ta caméra à quelqu’un d’autre pour faire tes clips ? 

TRENTE: J’en ai parlé avec un copain, avec Nico, c’est en discussion en vrai, ça peut être chouette mais en même temps c’est tellement agréable, c’est tellement confortable. Je sais pas, je verrais pour le prochain peut-être que ça peut être chouette. J’aime bien l’idée que l’image, l’univers, l’esthétique soit des trucs un peu chaotiques fait maison justement. Toutes mes chansons elles sont enregistrées avec mon micro d’ordi, je fais mes prises de voix en chantant dans mon clavier et ça je veux pas lâcher ce truc-là. Le clip d’Été, il est complètement fait maison avec tous les copains qui dansent dedans. Il y a le clip de Tremblote aussi qu’on a fait un peu plus en mode clip qui reste carrément fait maison mais il y avait une trame, une narration… Je sais pas si je le referais.

LFB: C’est marrant car je trouve que cette esthétique DIY, tu l’as ramenée sur certaines idées avec tes clips avec Tim Dup. Sur place Espoir par exemple, ça fait très documentaire.

TRENTE: On s’influence beaucoup avec Tim! Tu vois, la seule fiction qu’il y a dans le clip de Place Espoir, c’est Adèle (Castillon.) On a filmé ça chez Tim, elle a juste fait semblant de se lever mais les deux dames qu’il y a dans le clip, on les a réellement suivis en train de se lever et tout. Donc on a fait en sorte que ce soit joli à regarder. Avec Tim, on a toujours aimé faire ça, des choses faites maison!

LFB: Qu’est-ce que l’on peut te souhaiter pour le futur et quels sont les plans pour Trente dans les mois à venir?

TRENTE: Les envies que j’ai avec Trente ce serait de faire plus de concerts et pas devenir une énorme resta du tout, Juste avoir des gens que je ne connais pas qui sont là et qui connaissent les chansons. Ce serait chouette! Je ne fais pas ça pour ça mais c’est toujours un peu plus gratifiant quand il y a un peu de monde derrière! Continuer de faire de la musique et progresser, aller creuser d’autres sons, pas trop me reposer sur ce que je fais. Je prépare des sept-titres qui va être beaucoup plus ambitieux que les autres, en matière de production. Je n’ai pas envie de faire les mêmes erreurs que j’ai faites avant, le sortir et puis c’est tout. J’ai envie de le porter un peu.

LFB: Tu as envie d’arrêter la discrétion?

TRENTE: Oui, enfin ce n’est pas le mettre dans la gueule de tout le monde mais je fais beaucoup de chansons tout le temps et donc j’ai tendance à mettre les chansons trop vite derrière moi. L’idée serait de les faire vivre un peu plus longtemps.

LFB: Est-ce que tu as des coups de coeur récent à partager avec nous?

TRENTE: Fils Cara, fois 1000! Surtout ce qui arrive là, ça va être complètement lourd! Billie Eilish aussi, comme d’hab, tout le temps. J’ai découvert Muddy Monk avec l’EP qu’il a sorti que je trouve trop bien, je ne m’attendais pas à l’aimer autant. L’album est incroyable aussi! Hier soir avec Greg, on s’est réécouté du Kid Cudi donc résultat ça ne m’a pas lâché de la journée, notamment Man on the Moon et résultat ça m’a fait écouter Kids See Ghosts l’album qu’il a fait avec Kanye.

Crédit Photos : Alphonse Terrier / Léo Adrover