2020 – Les coups de cœur de La Face B / Acte III

2020 année étrange, 2020 année bousillée, mais 2020 année musicale malgré tout. Alors comme tout bon média musical qui se respecte, on a décidé de partager avec vous les albums qui ont fait battre nos coeurs en 2020. Pour ce troisième rendez vous, on laisse parler Eleanor, Estelle, Maeva et Guillaume. Au programme : Sam Smith, Molchat Doma et Blue Stahli.

Le choix d’Estelle : Sam Smith – Love Goes

En 2020, Sam Smith se révèle au travers de son album Love Goes. Trois ans après son dernier album, Sam Smith avait commencé à semer des indices quant à de nouveaux titres, au style plus affirmé.

Love Goespourrait être écouté comme le journal intime du jeune chanteur, dont chaque texte semble retranscrire l’émotion d’un moment, d’un instant, qui s’inscrivent dans une réalité presque palpable.

Initialement intitulé To Die For, ce nouvel album est riche de 17, dont trois déjà connus du grand public. Et pour cause, la divulgation de l’album entier a peut-être traité sur la longueur, mais les trois premiers singles avaient fait parler d’eux : I’m Ready, en collaboration avec Demi Lovato, Dancing with a Stranger avec Normani ou encore Promises aux côtés du célèbre DJ et producteur Calvin Harris.

Après le succès de The Thrill Of It All en 2017, Sam Smith nous offrait, en cette fin d’une année bouleversée, un album encore plus personnel, qui panse les plaies d’une rupture amoureuse et évoque les difficultés rencontrées dans la carrière d’un artiste queer.

Initialement intitulé To Die For, ce nouvel album est riche de 17, dont trois déjà connus du grand public. Et pour cause, la divulgation de l’album entier a peut-être traité sur la longueur, mais les trois premiers singles avaient fait parler d’eux : I’m Ready, en collaboration avec Demi Lovato, Dancing with a Stranger avec Normani ou encore Promises aux côtés du célèbre DJ et producteur Calvin Harris.

Après le succès de The Thrill Of It All en 2017, Sam Smith nous offrait, en cette fin d’une année bouleversée, un album encore plus personnel, qui panse les plaies d’une rupture amoureuse et évoque les difficultés rencontrées dans la carrière d’un artiste queer.

Explorant divers univers musicaux comme la musique électro, qui diffère grandement des habitudes du chanteur, l’artiste ne cesse d’élargir son spectre artistique en ne perdant jamais son authenticité. L’on peut même entendre quelques paroles sur lesquelles la voix de Sam Smith est légèrement traitée au vocoder, sur To Die For, par exemple.

Forgive Myself reste l’une des chansons les plus poignantes de cet album, prônant l’importance de l’acceptation de soi, de ses actes, pour aller de l’avant dans la vie. Un texte très personnel que nous partage le chanteur, mais qui touche bien plus d’une personne de son auditorat. Ce texte interprété sur un simple air de piano, confirme l’importance de cet équilibre voix/instruments pour le chanteur, mais surtout cette particularité de faire passer le texte au-dessus de tout.

Il n’est plus à prouver que la voix de Sam Smith est l’une des plus émouvante et enivrante de la musique actuelle et, tout en restant fidèle à lui-même, le chanteur britannique lie cette fameuse voix et ces textes qui interagissent avec nos émotions.

Love Goes c’est un beau voyage et un moment intime que l’on ne se lasse pas de partager. Frissons garantis.

Le choix de Maeva : Molchat Doma – Monument

l faudra un jour ériger un monument à ce que les pays de l’Est apportent à la musique post-punk et synth-pop. Les playlists « Russian Doomer Music » déferlent sur internet, on parle de « soviet wave » depuis le début des années 2010 et on constate une progression de ce phénomène musical et culturel très intéressant. Natifs de Minsk en Biélorussie, les garçons de Molchat Doma se retrouvent souvent associés à ces mouvements, en proposant une musique oscillant entre post-punk, new-wave et synth pop.

Depuis la formation du groupe en 2017 et leur collaboration avec le label Américain Sacred Bones, le trio a traversé les frontières. Cette année, le groupe a déjà sorti son troisième album ; Monument. Un albumlargement influencé par les années 80, « le temps des mélodies, des beaux arrangements et du style déjanté » selon Roman Komogortsev, guitariste / compositeur principal du groupe, lors de notre récente interview.

Inspiré par l’architecture stalinienne de Minsk, les relations humaines, l’amour, la séparation, et le désir, Molchat Doma transmet un message intemporel à travers une plume sombre et romantique. En 9 titres, Monument s’inscrit parfaitement dans l’air du temps et nous cueille sans qu’on émette la moindre résistance.  

Personnellement, mon coup de cœur se porte plus particulièrement sur le titre Ne Smeshno (« pas drôle »). J’ai tout de suite été charmée par les sonorités 80’s de la mélodie, la voix captivante d’Egor Shkutko, et un clip saisissant. C’est aussi le titre qui m’a permis de découvrir le groupe et m’a donné envie d’écouter l’album dans son intégralité. A vrai dire, plus qu’un simple coup de cœur, Monument de Molchat Doma a été une véritable influence pour moi cette année. Cet album a su éveiller ma curiosité sur la situation culturelle et politique en Biélorussie, mais aussi sur une scène musicale qui m’était jusqu’alors inconnue, avec des artistes comme Utbult, Ploho ou Konets ElektronikiJe vous le conseille vivement !

Le choix de Guillaume : Blue Stahli – Quartz

Ce qui est cool avec Blue Stahli, c’est qu’on a toujours la sensation de partir pour une guerre épique. Une sorte de Braveheart, mais version cyberpunk à base de grosses machines aux jambes robotisées surdimensionnées. Un truc classe quoi.
Nan mais c’est vrai, ce gars a le chic pour te kicker un mawashi geri sonore dans la tempe à chaque album.

Si les opus Antisleep, Blue Stahli ou encore The Devil ont été de fidèles compagnons au lycée / début des études supérieures; j’ai fini par laisser de côté le travail de Bret Autrey. Ce n’est que cette année, en me baladant dans les fins fonds de Youtube, près de la Bordure Extérieure, que les retrouvailles ont eu lieu. Un nouveau projet nommé Quartz, venait de voir le jour.  

Et clairement, le bonhomme n’a pas pris une ride. Toujours cette capacité à exprimer le sensationnel et la force brute à travers ses sons. Après une intro qui ne demande qu’à exploser, on part directement sur des basses amplifiées au summum et une boîte à rythme à claques synthétiques. 4e vitesse enclenchée, ça sent la bagarre à plein nez. Des cordes de guitares sonnent, abreuvées d’une énergie cybernétique, le tout soutenu par une douce voix d’androïde. À ce moment-là, je nage en pleine nostalgie, pensant au long trajet de bus dans la cambrousse pour aller au bahut.
Je laisse le 3e et 4e morceau m’embarquer dans la tempête. Si je dois les décrire en quelques mots : pluie de gourdins et guttural chuchoté. Oui désolé pour cet album, le champ lexical de Noël n’est pas au programme.
Cette œuvre est un gros coup de cœur, qui prouve que Blue Stahli reste un maître dans l’art de secouer la foule. Un opus qui alterne entre gros riffs de gratt, de lourds beats martelés, et une basse grasse électronique à faire vibrer les synapses. C’est également un immense plaisir d’entendre à nouveau la voix de monsieur Autrey, toujours aussi maîtrisée.
Un artiste qui sait encore me faire frémir comme il y a 10 ans. Pour cette année, il nous aura gâté plusieurs fois, avec déjà un nouvel album Cooper paru début novembre, et un titre, à savoir The Moutain, sorti mi décembre… Ce gars est une machine. Je l’aime.